LA CONSCIENCE
Une étude phenomenologique sur l'Etre
et le Devenir conscient (1 vol.)
Poussé par les nécessités
internes à son œuvre clinique sur les déstructurations dans les
psychoses aigües et avant d’envisager de traiter des « maladies
de la personnalité » (psychoses, névroses et perversions), Henri
Ey devait prendre de la hauteur pour proposer une conception globale
et articulée de « la conscience ». Ses études phénoménologiques
qui doivent plus à Husserl qu’à Heidegger ou Sartre, débouchent
sur l’idée d’une conscience organisée en champ de l’actualité
du vécu possédant une infrastructure, un sol, invariable, et des
qualités disponibles hiérarchisées, l’expérience sensible
intégrant dans le temps l’existence du moi de la personne.
Après avoir insisté sur
l’enracinement biologique de la conscience dans le cerveau, frayant
la question des théories de l’esprit, anticipant les chemins de la
neuro-philosophie, Henri Ey va parcourir les différentes théories
de la personnalité, de la personne se faisant, de Wallon, Piaget à
Janet et surtout jusqu’à Freud pour dégager une ontogénèse du
moi devenant sujet de sa connaissance, construisant son monde,
composant son personnage, autonomisant son caractère tout au long de
sa vie. Trajectoire axiologique, propriété contenante et
historicité sont les caractéristiques dynamiques de ce moi doté
d’un inconscient freudien réservoir des pulsions et lieu du
refoulé.
L’ouvrage, dans son édition
définitive telle que nous la publions ici, est issu des grands
débats qui eurent lieu lors du VI° Colloque de Bonneval de 1960 où
s’affrontèrent les thèses sur le langage qui demeurent à ce jour
essentielles : l’inconscient freudien est-il fait d’images ou de
mots ? Quelle est la valeur de l’herméneutique ? Le langage
appartient-il à l’être conscient ou à l’inconscient ?
L’inconscient est-il structuré comme un langage ou par le langage
?
Les choix d’Henri Ey vont
vers la positivité radicale de l’inconscient et la négativité
contenante de l’être conscient qui s’enroule dans le temps comme
un être toujours en devenir. L’homme que propose Henri Ey, dégagé
des combinatoires qui prédisaient sa mort, est un homme social,
libre et responsable de ses choix éthiques et engagé par et dans la
vie.